Interview “Fatal Fan” – Isabelle

Qui es-tu ? Nom (ou pseudo sur les réseaux sociaux), âge, profession

Je suis Isa (PORATO pour Facebook !), j’ai bientôt 45 ans. Sur ma fiche de paie, il y a marqué “infirmière”, mais ce n’est qu’une petite partie de mon temps, en vrai, j’ai aussi une (toute petite) boîte de services à la personne, 4 ados, un investissement important dans une association pour la scolarisation d’enfants déshérités au Vietnam, et aussi dans l’administration de divers groupes et pages sur les réseaux sociaux.

Comment et quand as-tu connu les Fatals Picards ?

Je ne saurais dire l’année, mais probablement 2008, en écoutant France Inter. A l’époque, “Panique au Mangin Palace” diffusait régulièrement des extraits des chansons des Fatals Picards. Alors, j’ai (honteusement) téléchargé illégalement plusieurs de leurs titres, histoire de voir… Ou plutôt d’écouter… Et au final, j’ai acheté tous leurs albums.
Mon expérience “concert” a (mal) commencé en août 2009 où un slammeur (nu de surcroît) a eu le malheur de me tomber dessus (c’était aussi un jour où Laurent est sorti de scène, victime de jets de cailloux…). Depuis, j’en ai fait pas mal d’autres, plus ou moins calmes, plus ou moins au premier rang…

Qu’est-ce qui t’a fait accrocher ?

Pour faire simple, je vais me citer moi-même, un extrait du premier mp que j’ai envoyé à Laurent après un concert : “Militante associative il y a quelques années (plutôt orientée à gauche), j’ai retrouvé nos valeurs dans vos chansons… Quand on est jeune, on a envie de changer le monde, on serait prêt à se battre pour nos idées, puis on se marie, on trouve un boulot stable, on achète une maison et on fait des gamins… Les idéaux sont rangés au fond d’un placard entre les vieilles lettres et les albums de photos… De vieux souvenirs qui sont dépoussiérés avec vos chansons et nous donnent envie de”lutter” à nouveau… Avec des armes différentes toutefois, parce qu’on a grandi, on a vieilli, on a mûri, parce qu’on a conscience que ça se fera petit à petit, que les choses ne pourront changer que si les gens changent… Alors, on commence à changer les choses avec nos enfants… Ils adorent vos chansons. Lorsqu’on demande à Léo (1 an et demi) de chanter, il entonne “Papapa…” de “Française des jeux”. Romane (4 ans) a encore du mal à chanter “Mon père était tellement de gauche”, mais ça vient ! Hector (6 ans) chante “Punk à chien” à tue-tête. Pour Hugo (7 ans), c’est le piquet de grève du “Combat ordinaire”… C’est donc tout naturellement qu’on en vient à leur expliquer le mur de Berlin, le socialisme, le communisme, la vie à l’usine, la grève, la solidarité… Qu’on leur dit pourquoi nous aussi on souhaite la mort de la guerre… Qu’on leur parle des tentes du Canal Saint Martin…”

Quelle est ton anecdote la plus galère autour d’un concert ?

Difficile à dire, il y en a plusieurs…
La fois où venue en concert en béquilles pour une déchirure musculaire au mollet droit, je suis repartie avec une belle entorse de la cheville gauche…
La fois où j’ai du abandonner ma voiture sur place et me faire rapatrier en train, mes 12 sacs Leclerc à la main (le contenu de ma voiture), à cause d’un turbo mort…
La fois où j’ai roulé plus de 900 kms pour un concert situé à 400 kms…

Quelle est ton anecdote la plus mémorable autour d’un concert ?

Difficile à dire, il y en a tellement…
Peut-être à Brest, à l’introduction de “La sécurité de l’emploi” où Paul fait mine de faire l’appel : “Bon, vous êtes tous là ? On va faire l’appel… Isa Porato ? Oui, elle est là, c’est bon, on peut commencer !”
Et toutes les fois où le groupe m’a fait confiance pour tenir le merch’, pour prendre des photos, pour partager quelques moments avec eux…

Si tu ne devais retenir qu’une seule chanson, quelle serait-elle ?

En ce moment, c’est “Sucer des cailloux”, parce que la mélodie est juste géniale, le thème me parle… Mais il y a aussi “Hortense”, qui (selon Laurent) est née notamment des discussions que nous avions pu avoir sur le destin de nos aînés en EHPAD (thème qui m’est vraiment très cher !).

Allez, on sait bien que tu les aimes tous, mais c’est lequel ton préféré, et pourquoi ?

JOKER !

Nan franchement, je ne peux pas dire…
Dans l’ordre alphabétique des prénoms…
Jean-Marc : j’adore sa sensibilité, son enthousiasme, sa résistance (c’est impressionnant le nombre de choses qu’il fait !), sa gentillesse, son accent et son côté “protecteur” qui s’inquiète de savoir si on est bien rentré après un concert !
Laurent : bon, OK, il est cultivé, il cause bien, etc. Mais c’est grâce à lui que j’ai renoué avec l’anglais : il m’avait conseillé de regarder Match Point (ignorante que j’étais, je ne connaissais pas Scarlett Johansson). Je lui fais un retour en lui donnant mon avis sur le film, tout en précisant que les voix de doublage étaient nulles… Il m’a clairement fait comprendre que vu mon niveau d’anglais, je ferais mieux de regarder les films en VO…
Paul :… <3 Paul est l’amour incarné… On va encore me dire que je suis une fayotte, mais au-delà de ses airs de comique, il a toujours une parole gentille (enfin, pour moi, c’est souvent l’amour vache…). Comme le soir du concert de crowdfunding, sur la péniche où il vient me voir en me demandant si mes problèmes de boulot se solutionnaient… J’en ai été vraiment touchée !
Yves : c’est à ses pieds que je me suis lamentablement échouée le soir où je me suis foulée la cheville ! Nous avions passé un moment auparavant à discuter notamment de la condition des aides-soignantes, et de plein d’autres trucs ! J’aime bien Yves parce qu’il n’a pas l’air de se prendre la tête, et en plus il aime les motos ! Et mention spéciale pour lui, parce qu’il m’a vendu une de ses basses ! J’en prends grand soin, j’évite de la toucher pour ne pas l’abîmer…

Quelle citation d’un de nos 4 garçons te conviendrait le mieux ?

En ce moment, une citation de Laurent, au cours d’une interview pour “Le progrès” : “Nous sommes juste une superstructure, une sorte de cadre qui peut éventuellement permettre à des gens de se sentir moins seuls dans leur combat.”

Pour conclure, qu’est-ce qui fait de toi un(e) fatal fan ?

A l’origine, on avait parlé de “ fan relou”… La première fois que j’ai “entendu” cette expression, c’était quand j’avais demandé à Paul de me signer un énième autographe… Je lui tends mon papier et il signe “T’es relou”…
Une autre fois, en me voyant arriver à un concert avec une amie, il nous lance “Tiens, vlà les relous”…
Et au final, lors de l’atelier sandwich, il me remet mon diplôme… On demande “C’est un diplôme de fan relou ?” et Paul répond “Non, Isa, elle n’a pas besoin, elle possède toute l’université…”
Heureusement, lors d’un concert, Paul m’a rassurée… Une fan était venue squatter les loges (bon OK, j’y étais moi aussi…) et franchement, elle était reloue, pour de vrai ! Une fois la fan partie, je demande à Paul “Elle est aussi relou que moi ?” et il me rassure “Ah non, toi, t’es sympa à côté !”…

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